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Territoires vivants de la République. Ce que peut l’Ecole : réussir au-delà des préjugés.

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Ouvrage collectif présenté par Benoit Falaize.

Edition La Découverte

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ACHAC - tribune d'Elsa Bouteville


https://www.achac.com/newsletter/0e9227b323c4f85ea6f7212702e4ab5c499f79de.html


À l'automne 2017, un collectif de professionnels de l’école de banlieue se rassemble. De la primaire au lycée, de Bobigny à Marseille, ils œuvrent, au quotidien, dans ces quartiers dits « sensibles », ces ZEP et ces REP. C'est leur travail qu'ils racontent dans Territoires vivants de la République. Ce que peut l’école, réussir au-delà des préjugés (La Découverte, 2018) dirigé par Benoît Falaize, historien spécialiste de l’enseignement de l’histoire. Cette fois, il est question d'optimisme, comme le souligne dans cette tribune Elsa Bouteville, enseignante en 2e cycle et co-auteure de l’ouvrage.


ll était temps. Après Les territoires perdus de la République (Mille et une nuits, 2002), qui avait porté un coup aux élèves des quartiers populaires ; après tous ces reportages où flambent les voitures ; après les attentats de 2015, qui n'avaient fait que stigmatiser davantage les jeunes de banlieues ; après tous ces discours alarmistes et menaçants, il était temps. Grand temps de dire que dans tous ces quartiers, toutes ces cités, l'école, chaque jour, accueille, et récolte bien plus que « de mauvaises graines ». Mieux, elle remporte des victoires.

Alors accordons-nous le plaisir, pour une fois, de mettre les enfants des quartiers à l'honneur. Oui pour une fois, faisons-les monter à la tribune et braquons sur eux les projecteurs de l'espoir. Regardez-les, ces enfants et ces adolescents. Non, pour le coup, ils n'ont rien cassé, rien brûlé et personne n'a été insulté. Ils sont allés à l'école et ça s'est bien passé. Peut-être parce que, enfin, on a cessé de les regarder comme des enfants perdus, des enfants d'ailleurs, systématiquement « issus de », systématiquement « d'origine », systématiquement étiquetés « seconde », « 3e » ou « 4e génération ». Une fois le regard ajusté, la classe a pu commencer, et ça s'est plutôt bien passé. Toute cette jeunesse n'attend finalement peut-être qu'une chose : qu'on la prenne à bras le corps ; qu'on lui permette de s'exprimer, même lorsqu'elle joue la carte de la provocation ; qu'on lui donne les armes de la culture et les clés pour développer un esprit critique, un esprit éclairé ; qu'on la porte en la poussant vers le haut, en tentant d'apaiser les blessures héritées du passé, les rages de vies trop lourdes à porter.

Regardez-les ces enfants et ces adolescents qui chaque jour prennent le chemin de l'école. Ils s'interrogent sur leur place, leur condition, leur avenir et les valeurs dont ils se sentent bien souvent exclus. Avec véhémence, hargne parfois, ils ne cessent de nous renvoyer à cette question : Comment faire, de là où l'on vit, de là où l'on vient, de là où l'on nous a assignés, comment faire pour se sentir à égalité, en fraternité, libre ?

À nous de leur ouvrir la voie, au-delà des mots, au-delà des beaux frontons gravés, dans les actes, en classe, au quotidien.



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