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Territoires vivants de la République. Ce que peut l’Ecole : réussir au-delà des préjugés.

Ouvrage collectif présenté par Benoit Falaize.

Edition La Découverte

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Ces enseignants appellent à croire en l’école de la République

Dernière mise à jour : 2 nov. 2018

http://www.leparisien.fr/societe/ces-enseignants-appellent-a-croire-en-l-ecole-de-la-republique-30-08-2018-7869990.php


Une trentaine d’enseignants de quartiers difficiles publie ce jeudi un ouvrage dans lequel ils racontent leur expérience. Objectif ? Contrer le discours décliniste ambiant.


« L’école PEUT réussir », clament-ils. Une trentaine d’enseignants de toute la France, exerçant en zone d’éducation prioritaire, réunis par l’historien-chercheur Benoît Falaize ont pris la plume pour raconter « leur » école, « une école qui fédère ». Sans occulter leurs « difficultés » et même parfois leur « découragement ». Le titre résume tout : « Territoires vivants de la République, ce que peut l’école : réussir au-delà des préjugés ». Il est publié ce jeudi.

L’intitulé, choisi par l’éditeur, fait écho au livre-choc, « Territoires perdus de la République » (2002), qui dénonçait après le 11-Septembre, un communautarisme islamiste, une institution impuissante, où certains sujets comme la Shoah ne pouvaient plus être enseignés.

Une vision jugée « décliniste », qui perdure. Alors quand Benoît Falaize a proposé à ces hussards de la République de l’ombre de livrer leur réalité, « enthousiastes », tous ont répondu présents. Rejoints par des personnalités telles que Dominique Borne, doyen honoraire de l’Inspection générale de l’Éducation nationale ou encore le chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus.


Des élèves bourrés de talent

« On est sur le terrain, ce que l’on voit ne correspond pas à ce discours où nos écoles ne seraient que violences et obscurantismes. Peut-être n’a-t-on pas mis assez en avant ce qui se faisait de bien… », avance Laaldja Mahamdi, directrice d’école, dans le XIXe arrondissement de Paris.


Dans cette aventure, on retrouve Anne Angles, prof d’histoire depuis 19 ans à Créteil (Val-de-Marne), et dont l’histoire a inspiré le film « Les Héritiers » (2014). « On ne peut pas continuer à donner de l’école dans les quartiers cette image d’une école sinistrée, avec des élèves futurs djihadistes, antisémites. Ce n’est pas une école au rabais. La pédagogie vit. Les professeurs font leur métier, avec exigence, et nos élèves sont bourrés de talent », martèle cette agrégée, dans le sérail depuis 1991.

« Si l’école allait si mal, depuis si longtemps, on le verrait, ce serait le chaos », ajoute Aurélien Brendel, prof des écoles à Paris, puis formateur.

Bien sûr, les échecs existent. Ils ne le nient pas. Tout comme les violences ou les minutes de silence sifflées après les attentats. Des images répétées dans les médias qui les ont « meurtris ». « Ces épisodes, il y en a eu très peu. On nous a demandé de réagir à chaud, sans construction préalable, ce n’est pas possible. Mais personne n’est venu voir tout le travail mené après », rappelle Laaldja Mahamdi.


Rien n’est tabou

Dans l’ouvrage, cette dernière éclaire sur le rapport aux familles. Ces conflits qui se désamorcent « en prenant le temps de comprendre », ces prétextes de la pratique religieuse, qui cachent en fait un manque de ressources. « Les difficultés sociales rejaillissent à l’école. Mais ils nous soutiennent, eux aussi veulent la réussite de leurs enfants. »

Les religions, justement, ils en parlent. La laïcité, la Shoah, le conflit israëlo-arabe… rien n’est tabou. Pour cela, ils développent des « stratégies » par le jeu, les sorties, les invités. Comme cette prof de lycée professionnel, sous le pseudo de Wahida El Mansour, qui raconte comment en 2013, Charb intervient dans son lycée, noue le dialogue face à des élèves qui voyaient en Charlie Hebdo un journal anti-musulman.

Les mêmes accueilleront leur prof, après l’attentat et la mort de Charb, avec « tendresse et inquiétude ». Alors à tous ceux qui doutent, ce collectif rappelle : « Dans ces quartiers, cette jeunesse, c’est l’avenir de la République, c’est la France. »

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