Enseigner dans les quartiers populaires
https://www.franceculture.fr/emissions/etre-et-savoir/ecoles-de-banlieues-banlieues-de-lecole
Avec
Iannis Roder,professeur agrégé d'histoire dans un collège de Seine-Saint-Denis, responsable des formations au Mémorial de la Shoah et Directeur de l'Observatoire de l'éducation de la Fondation Jean Jaurès. Il publie actuellement Allons z'enfants... la République vous appelle ! (Odile Jacob).
Marguerite Graff, professeure agrégée d’Histoire-Géographie et co-auteure du collectif Territoires vivants de la République : ce que peut l'école : réussir au-delà des préjugés (La Découverte).
Mathieu Ichou, sociologue, chercheur à l’Institut national d'études démographiques (Ined), auteur de Les enfants d'immigrés à l'école. Inégalités scolaires du primaire à l'enseignement supérieur (PUF).
Peut-on encore parler de "territoires perdus de la République" ? Perdus pour l’éducation, pour la France. Ces écoles, collèges, lycées ne seraient-ils pas au contraire des espaces, certes en tension, mais plus vivants encore que tout autre, tant la mission de l’école y est plus cruciale qu'ailleurs ?
Et quelle est cette mission ? Deux enseignants, Iannis Roder, qui avait participé à l’ouvrage Les Territoires perdus de la République (Mille et une nuits, 2004) et Marguerite Graff qui a participé à l’ouvrage collectif Territoires vivants de la République, publié actuellement aux éditions La Découverte, nous racontent comment ils pensent et conjuguent transmission des valeurs et des savoirs dans des banlieues populaires, avec des élèves issus de ce que l’on appelle aujourd’hui la diversité - ou encore ceux que le sociologue Mathieu Ichou, également avec nous cet après-midi, nomme simplement des enfants d’immigrés.
Voilà qui va nous conduire à définir précisément de quoi nous parlons, de quels types de territoires, de milieux sociaux, de ce que signifie être enfant d’immigré à l’école… Car ceux qui représentent un quart de nos élèves sont loin de former un groupe homogène. Ils s’agit donc de dépasser certains préjugés et de montrer, de dire ce que l’école, les professeurs et les élèves peuvent faire, pour parler, aussi, des réussites possibles.
Enfin, l’intégration républicaine demeure considérée comme une mission de l’école, mission réussie ou en échec à l’aune de représentation qui ont peut-être plus à voir avec les époques et les visions politiques qu’avec la réalité, comme le montre la réalisatrice Françoise Davisse dans le documentaire Histoires d’une nation que nous allons également évoquer au cours de cette émission.
En effet, lorsque l’on parle des enfants d’immigrés, des banlieues populaires, de territoires "perdus" ou de territoires "vivants", il convient de dépasser les fausses évidences, de confronter les représentations au réel – de revenir au terrain, aux connaissances scientifiques et à l’histoire de notre pays pour comprendre ce qui se joue dans notre relation à l’école et, pourquoi pas, la faire progresser.
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